La métamorphose contemporaine d’une villa proche de Lyon

Projection réussie dans le 21e siècle d’une villa classique, construite en béton, datant des années 1970. Située dans la région de Lyon, cette maison individuelle a été comme ouverte de l’intérieur, par l’instauration d’un spectaculaire jeu de dialogue entre les trois étages.

Extension et rénovation à l’intérieur de la coque initiale d’une villa proche de Lyon

Les trois niveaux étaient utilisés ainsi dans sa configuration initiale : un niveau principal, sur un plateau de 100 m2 ; En-dessous, un sous-sol semi-enterré, qui a d’abord servi comme garage, puis a accueilli des chambres complémentaires, « mais mal isolées », précise Thibaut Chanut ; Au niveau supérieur, des combles non aménagées, sans plancher.

Bref, un portrait peu flatteur. Une rénovation profonde s’imposait, pour répondre aux besoins du couple et de ses trois enfants.

Thibaut Chanut élabore alors plusieurs scénarios pour la rénovation de cette villa proche de Lyon, pour parvenir à agrandir la surface habitable à l’intérieur de la coque bâtie. « De 100 m2 habitables au départ, nous sommes passés à 210 m2, en aménageant les combles et le sous-sol. »

Pourquoi pas 300 m2, alors que chacun des trois niveaux s’étend respectivement sur 100 m2 ? « Parce que nous avons réalisé des ouvertures de planchers, pour instaurer des jeux de double et de triple hauteur.

Ainsi, la dalle intermédiaire et le plancher haut sont ‘mangés’ pour créer des communications », détaille l’architecte. Les pièces de vie et l’entrée ont été aménagées à l’étage inférieur (l’ancien garage), alors qu’auparavant, le seul niveau habitable était donc le niveau intermédiaire.

Une poche de stationnement a été créée entre la rue et le début du jardin, pour mettre à distance et masquer les véhicules, tout en préservant l’intégrité du jardin au milieu duquel prend place l’habitation.

« Il n’y a pas de façade avant ou arrière. C’est une maison qui rayonne, avec les quatre façades ouvertes sur la végétation », détaille Thibaut Chanut.

Trois espaces de vie au lieu d’un seul auparavant

À l’étage inférieur, ont été aménagés la cuisine, la salle à manger et le salon, ainsi qu’un espace de stockage, un local technique et une pièce faisant office à la fois de chambre d’amis, de bureaux pour les parents et de salon télé. Cet espace, ouvert sur le reste de la maison, peut se fermer via deux portes coulissantes.

Au niveau intermédiaire, prend place l’étage des enfants, avec un espace nuit et, de l’autre côté, une zone partagée pour travailler ou jouer, avec un mur d’escalade en intérieur, puis une salle de bains, les toilettes et la buanderie.

« Les clients ne souhaitaient pas faire trois chambres distinctes pour leurs trois enfants. J’ai donc conçu une grande pièce dortoir, avec des séparations pour garantir les intimités de chacun », décrit-il. Chaque enfant se voit affecté l’équivalent d’une sorte de « cabane », fermée par des rideaux et un linéaire de penderies et de meubles pour les rangements.

« Les clients ont été force de proposition, avec des idées innovantes, et se sont montrés très ouverts sur des alternatives », insiste Thibaut Chanut.

L’étage supérieur est dédié aux parents. « Il y avait des contraintes avec la charpente existante. Nous avons fait reprendre les fermes de charpente. Avant les travaux, on ne pouvait pas aller partout sans se pencher. La hauteur sous poutres est désormais d’1,8 mètre, ce qui est suffisant vu la taille des parents.»

Ce 3e niveau accueille la chambre des parents, dotée d’une belle ouverture sur l’extérieur, et, à l’opposé, un espace de stockage et de bricolage, une salle de bains et les toilettes. Ce positionnement de l’espace parental au niveau supérieur s’explique par le fait que les enfants effectuent des allers et retours très réguliers entre les chambres et la pièce de vie.

Comme une ruelle verticale

Pour la rénovation de cette villa aux alentours de Lyon, le sous-sol étant bas de plafond, avec des hauteurs contraintes sous dalles d’environ 2,1 mètres, les espaces les moins nobles (stockages et circulation de l’entrée) y ont été affectés. « Pour le salon, le sol a été décaissé, tout en gardant la contrainte du plafond, que nous ne pouvions pas bouger. Le niveau de sol a ainsi été plus bas dans le salon. »

Pour la cuisine et la salle à manger, « le plancher haut a été supprimé, pour créer des doubles hauteurs et s’affranchir de la contrainte du plancher structurel ».

Élément central dans l’organisation du plan, l’escalier a été repositionné au cœur de la maison. Son cheminement élégant et contemporain a vu le jour, via un trou coupé dans le béton. Cet escalier « aérien, constitué de métal et de bois, est suspendu à la charpente. Il ne touche pas le sol : il commence par un gros caisson posé sur le sol du rez-de-chaussée. Puis, s’élance un ouvrage fin et ajouré. »

Le large escalier distribue les deux étages. Les volées sont écartées, et ne se superposent pas d’un étage à l’autre, créant un jeu de vis-à-vis quand plusieurs personnes gravissent ou descendent les marches.

Dans cette trémie, la façade a été ouverte à travers une grande ouverture vitrée sur l’extérieur, créée par un grand châssis fixe en aluminium assorti d’un velux. Ce puits de lumière « éclaire le cœur de la bâtisse et amène une vue sur le jardin ».

Une profondeur de vue et un dialogue permanent entre les espaces ont été imaginés et réalisés avec succès, dans un esprit de décloisonnement résolument moderne. « Cet espace en double hauteur donne l’impression de se trouver dans une ruelle verticale, baignée d’une lumière presque anormalement puissante.

On a le sentiment de contempler le théâtre d’une rue, alors qu’il s’agit de vues intérieures, se félicite Thibaut Chanut.

Quand vous êtes dans la cuisine ou la salle à manger, et que vous levez les yeux, vous voyez les fenêtres aux étages et, à travers, le ciel et les arbres. Les gens présents dans le bureau ont une vue sur l’espace repas.

Une fenêtre en aluminium s’immisce dans la cloison de la salle de bain des enfants, de sorte qu’ils peuvent voir ce qui se passe en bas, dans la pièce de vie, sans que leur intimité ne soit gênée. »

Autre particularité de cette rénovation, l’omniprésence des couleurs. Par exemple, l’entrée est traitée dans un bleu nuit, le salon dans les tons vert foncé, le coffre-estrade de l’escalier dans un ton verre d’eau, l’îlot central de la cuisine en couleur paille, et les blocs de rangement de l’étage des enfants en bleu.

Des menuiseries du service du projet de rénovation d’une villa proche de Lyon

Côté menuiseries, de coloris gris diamant, les ouvertures existantes ont été retravaillées, notamment sur l’étage principal. Des brises-soleil orientables motorisés assurent l’occultation.

Au niveau inférieur, une baie coulissante en aluminium de 6 mètres de long illumine la cuisine, et s’impose comme la plus généreuse ouverture du projet de rénovation. Elle est installée sur un linteau et un poteau structurel en acier, et comprend quatre vantaux et deux rails.

Dans le salon, un châssis fixe en aluminium a pris place dans l’ancienne ouverture du garage. Une seconde ouverture a vu le jour, sur un mur perpendiculaire donnant également sur le jardin. « Nous y avons mis un coulissant, pour pouvoir sortir dans le jardin depuis le salon. »

Dans le bureau / chambre d’amis, une porte-fenêtre a été ajoutée, toujours dans le but de multiplier les liens avec l’extérieur.

Les façades ont été habillées d’un bardage ajouré à claire-voie, avec des tasseaux verticaux filants et continus sur les trois niveaux.

Aux deux étages supérieurs, les vitrages sont fixes (sans ouverture). Des portes-fenêtres permettent de ventiler les chambres. Les bardages font office de garde-corps. Une pergola en bois, associée avec le bardage en mélèze, vient améliorer l’extérieur.

Cette rénovation prestigieuse et d’envergure de cette villa près de Lyon se distingue par « la réflexion sur l’aménagement intérieur, l’intégration de solutions de rangement et la dimension architecturale. On a touché à la structure, en créant un vrai ‘gruyère’ pour de grandes ouvertures vitrées.

Le lot maçonnerie, géré par une très bonne entreprise, aura été conséquent sur ce chantier, mais c’était la seule manière de faire prendre un virage à cette maison datant de 50 ans, avec des espaces qualitatifs à l’intérieur », dépeint Thibaut Chanut.

Le meuble de séparation entre la salle à manger et le salon est fabriqué en bois et en valchromat (medium anthracite), et offre de grands caissons à double-face – vaisselier et bibliothèque côté salon, avec une niche pour glisser le piano. À l’étage, ce meuble se prolonge en verrière, et fait aussi office de garde-corps.

Anecdote amusante : « Cette maison est la copie conforme de celle de mes beaux-parents, résidant à Aix-les-Bains. Je peux aujourd’hui constater à quel point la maison a évolué, en ayant ce rappel indirect de son état initial en me rendant chez mes beaux-parents. »

 

« La gamme de colorimétrie de Profils Systèmes est un atout pour les particuliers, avec de très grandes dimensions en coulissants, et des coefficients d’isolation thermique performants. Leur choix de couleur est très intéressant.
Dans le cadre de l’isolation thermique par l’extérieur, nous avons utilisé un système de précadres, pour récupérer les épaisseurs d’isolants.
Le chantier a été simple techniquement, et ambitieux sur le plan architectural. »
Sébastien Laurent – STBN Aluminium

 

Repères
Architecte : Dank Architectes
Fabricant-installateur : STBN Aluminium (69)
Menuiseries : Fenêtres et coulissants gamme Cuzco®
Couleur : Gris Diamant, couleurs exclusives Terra Cigala®
Photos : Aurélien Aumond, Studio Module / Frenchie Cristogatin